mercredi 13 mai 2009

C:\Suisse\Montagne\Hiver\Vaud\Diablerets

Permettez-moi un petit retour en arrière (ou plutôt deux retours, car le post prochain sera aussi un flash-back). Souvenez-vous. Mars 2009. Mois... euh comment le caractériser? En ce qui me concerne, il fut montagneux, il fut neigeux, il fut skieux. Commencons avec le premier épisode : la sortie de labo (aah ça sonne bien, j'ai hâte de lire de la suite, ou de l'écrire, ce qui revient au même dans le fond).

Donc, par une magnifique fin d'après-midi de mardi 03 mars, un petit labo de sociologie urbaine s'en va à la montagne pour prendre l'air (dans les manuels de gestion, cela s'appelle du team-building). Il s'en va dans les Alpes vaudoises, aux Diablerets.

Après avoir fait une promenade nocturne en raquettes suivie d'une fondue qui fait plaisir, le petit labo s'endort pour se réveiller le lendemain matin. Nous sommes le mercredi 04 mars. Le petit labo a des velléités de se mesurer à la poudreuse dans la joie et la bonne humeur. Il sort de sa chambre, va sur son balcon, et doute, en voyant ceci :

Mais le petit labo regarde à gauche et à droite (il était équipé de la fonction "agrandir l'objectif"), et il se dit qu'il y a de l'espoir.

Oui, vraiment, il était en droit d'espérer.

'ce que je vous disais?

Et donc, il était content, le petit labo. Il a pris ses skis et le remonte-pente (pas de la même manière), et il s'en est allé vers les vastes sommets, et il est tombé admiratif face à ça...

et à ça. [si vous ne me croyez pas, cliquez pour agrandir, vous verrez]

Bon, pour être tout à fait correct, il faut préciser que peut-être une part de lui-même était plus étonnée que l'autre (peut-être). Peut-être même que c'était cette part qui n'avait pas beaucoup l'expérience des montagnes et du ski, de cette part-même pour qui les activités de ce genre restaient occasionnelles et fort coûteuses (moins occasionnelles que, disons, rouler en vélo le long de l'Escaut). Oui, peut-être, c'est vrai.
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Le petit labo, tous les sens aux aguets, fut ravi de s'esbaudir sur les pentes enneigées. Ci-dessus, mise en abîme du petit labo prenant le téléski, d'un angle...

et d'un autre.
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Puis le petit labo eut faim, et il dut se sustenter. Mise en abîme du petit labo se sustentant.

Après s'être sustenté, le petit labo entreprit à nouveau de descendre la montagne. Puis, il dut se résoudre à descendre pour de bon. Durant son trajet en transports publics, il passa à la gare d'Aigle, où les petits trains à voie métrique des Transports Publics du Chablais étaient sagement garés. Les braves.

jeudi 7 mai 2009

Carte blanche à Mathieu (II) : musée de l'art brut

Merci Mathieu pour ce post tout en illustrations. C'est frais, ça change, on aime. Je tiens à rassurer nos lecteurs, nous ne fîmes pas la rencontre, durant sa visite, de quelconque terroriste suisse prêt à enrayer l'invasion wallonne à l'aide d'une pique à fondue ou de je ne sais quel autre instrument de torture national...

J'espère que tu es bien rentré et que tu es en mesure de lire ces lignes (plus précisément que le train n'a pas déraillé au retour, auquel cas les angoisses de ta grand-mère étaient fondées, et toi bien puni de les avoir ignorées, pire, raillées).

Qui soit ; l'enfant, habile de ses doigts, a en tout cas gribouillé un compte-rendu de notre visite du musée de l'art brut, musée absolument incroyable qui vaut le détour si vous êtes à Lausanne. On peut y contempler les oeuvres de sociopathes et de dérangés en tous genres. Outre les artistes habilement croqués par Mathieu, j'ai un petit faible pour Aloïse, qui s'est imaginé une passion avec l'empereur Guillaume II, allant jusqu'à se représenter en couple avec l'intéressé sur plusieurs tableaux. Ceci n'est pas sans rappeler le film "À la folie... pas du tout", dans lequel Audrey Tautou se crée une histoire imaginaire avec Samuel Le Bihan. L'érotomanie, voilà, c'est ça.

Cliquez sur les images pour les agrandir. Une fois l'image agrandie, vous devez revenir en arrière pour retrouver le blog.






lundi 4 mai 2009

Carte Blanche à Mathieu (I)


Comme vous, je suis avec assiduité les moindres soubresauts de la feuille de chou électronique que tient Etienne, notre pigeon voyageur préféré. Et quel plaisir de découvrir la Suisse via la lorgnette primesautière de ce joyeux luron, jamais avare de jolies photos et de commentaires didactiques avisés. Qui parmi vous, avant de découvrir ce blog, savait parler le Suisse ? Qui aurait poussé l’investigation jusqu’à comparer la politique saucière de la Belgique et de la Suisse ? Personne en vérité.

Mais ce qui personnellement m’enchante, c’est, comme dans tous les blogs, la dimension biographique, voire hagiographique… « Etienne à la montagne », « Etienne à Fribourg », « Etienne petite Maman », « Etienne photographie des rails », « Etienne à la mer »… Bref, ces Chroniques helvétiques soignent la nostalgie des « Martine » de mon enfance. Mais, je dois à la vérité de l’avouer, je suis un peu jaloux. Moi aussi je voudrais être comme Etienne LE héros d’aventures trépidantes. Comme je n’ai pas ses compétences informatiques, je l’ai imploré de me laisser l’espace d’une ou deux cartes blanches pour me mettre en scène. Ce qui est fait. Merci Etienne.

Cher lecteur, voici donc la fascinante histoire de…

(Je précise en préambule que je n’aime pas prendre de photos. Vous vous taperez donc mes gribouillis.)

Pour le commun des mortels, un voyage en Suisse est une démarche qu’on pourrait qualifier d’anodine, indigne en tout cas de revendiquer le titre d’« Aventure ». Pas pour moi. Pourquoi ? Non pas que ce séjour présente un danger. Non, pour moi, l’aventure c’est d’annoncer mon départ à… MA GRAND-MERE PARANO !!!

Car voilà le genre de réaction que l’on obtient :

Pourquoi cette réaction ? Un petit schéma vaut mieux qu’un long discours.

Bref, pour elle, la Suisse, c’est comme l’Angola, la Tchétchénie ou l’Afghanistan : une terra incognita, donc un nid à dangers, peuplé de gens avec des coutumes et des mœurs autres.

Vient le moment, très difficile également, où j’annonce qu’irai en Suisse EN TRAIN. Or pour ma grand-mère, qui dit « train » dit DANGER MORTEL. Pourquoi ? Parce ce que le simple mot « train » allume dans son cerveau, et plus précisément dans la zone très riche de la mémoire des catastrophes, la case « accident de train mortel ».

J’ose même pas imaginer la réaction si j’avais pris l’avion. Bref.

Une fois expliquée la situation économique et politique de la Suisse, et relativisés les dangers du trafic ferroviaire, il faut affronter les dernières tentatives de dissuasion, sur le mode de la supposition irrationnelle.

Mais au bout d’une demi-heure de tentative de rationalisation, vient l’heure de l’acceptation. Elle comprend que je suis déterminé à partir. Elle a fait son deuil. Mais pour m’éviter une mort qu’elle imagine certaine, elle se doit de me distiller ses conseils avisés dans la langue sacrée des ancêtres.

C’est comme ça depuis que je suis petit.

Après on s’étonne que je suis un stressé… Bref. Dans ces moments-là, le mieux c’est de laisser passer l’orage, de penser à autre chose.

Les conseils, c’est une chose. Mais bien souvent, ça ne suffit pas. Car tout est entre les mains de Dieu, of course. Mais ma grand-mère, par chance, PARLE A DIEU, oui oui oui.

Ca a dû marcher, puisque je suis arrivé en Suisse sans encombre.

Et figurez-vous que la Suisse ne ressemble pas à ce qu’elle m’avait prédit…